Dernières informations sur la fin de vie
- AFC BAS DAUPHINE
- 1 avr.
- 5 min de lecture
Nous transmettons ici le communiqué de Philippe DESPRÉS, Président des AFC de Vienne et Environs, au sujet des dernières informations sur la fin de vie.
Chères Familles,
Le débat sur la fin de vie est de nouveau en cours à l’Assemblée nationale, avec l'examen de propositions de loi concernant l'aide active à mourir et les soins palliatifs. Cette question, qui divise profondément la société (Quoi qu’en disent certains de nos élus !), est l'objet d'une mobilisation (pour et contre) intense des associations, des professionnels de santé, et des responsables politiques. Les voix de figures influentes comme Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs, et François Braun, ancien ministre de la Santé, apportent un éclairage essentiel sur la situation actuelle.
État des lieux législatif
Deux propositions de loi sont actuellement examinées :
Proposition n° 1100 : relative à l’aide à mourir, déposée le 11 mars 2025. Elle prévoit la possibilité pour une personne majeure, en état de discernement, atteinte d'une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale, et éprouvant des souffrances physiques ou psychologiques inapaisables, de demander une aide à mourir.
Proposition n° 1232 : visant à faire du développement des soins palliatifs une priorité nationale, déposée le 1er avril 2025. Elle propose notamment la création de maisons d’accompagnement pour les personnes en fin de vie.
L'examen de ces textes a repris en commission des affaires sociales le 11 avril 2025.
Ce projet législatif marque un tournant. Il ne s’agit pas d’un simple ajustement du droit, mais d’un basculement anthropologique majeur, pour reprendre les mots de plusieurs observateurs. Le combat actuel ne se résume pas à une querelle de procédures : il s'agit du combat du Bien contre le Mal, de la Vie contre la culture de mort, de la Dignité contre l’abandon.
Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs, et François Braun, ancien ministre de la Santé, rappellent avec force l’importance de privilégier le développement des soins palliatifs, et non de faciliter l’accès à l’euthanasie. Nous devons soutenir une société qui offre un accompagnement digne, respectueux de la vie, jusqu’au dernier souffle.
La position de Claire Fourcade
Claire Fourcade, présidente de la Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), a exprimé une profonde inquiétude face à la possibilité d’une légalisation de l’euthanasie. Elle souligne qu'une telle mesure risquerait de déstabiliser le système de soins palliatifs en France, déjà sous pression. Elle insiste sur le fait que l’amélioration des soins palliatifs doit être la priorité, et que la légalisation de l’euthanasie pourrait aboutir à des dérives sociales où la mort serait perçue comme une "solution" acceptable, même pour les personnes vulnérables. Pour Claire Fourcade, l’urgence est de renforcer l'accès aux soins palliatifs dans tous les départements, et non de faciliter le recours à l’euthanasie.
La position de François Braun
François Braun, ancien ministre de la Santé, a également pris position en faveur du développement des soins palliatifs. Dans une récente interview à Cnews et Europe1, il a rappelé que la France dispose déjà de législations encadrant la fin de vie (lois Léonetti de 2005 et 2016) qui permettent d’accompagner les malades sans pour autant en arriver à la légalisation de l’euthanasie. Pour lui, il est essentiel de prioriser l’accompagnement des malades dans la dignité, en offrant des soins palliatifs accessibles à tous, plutôt que de se précipiter dans une réforme législative qui pourrait nuire à la société. Il insiste sur le fait que ce n'est pas un texte de santé, mais un sujet de société qui interroge notre rapport à la mort, et qu'un débat de société approfondi est nécessaire.
Bruno Clermont (ancien général de l’armée de l’air et de l’espace)
Il dénonce cette tentation politique de « l’euthanasie pour toutes et pour tous », à rebours de toute sagesse humaine et spirituelle. Il nous rappelle que le message évangélique, lui, ne valorise pas l’efficacité sociale, mais l’attention aux plus petits, aux plus faibles, aux malades, aux anciens. Et que penser du projet de société dans lequel "la mort devient un service public" ? Où les soignants deviendraient des exécutants d’une décision létale au nom d’une liberté vidée de sens ? Cette loi est, dans son essence, une loi christianophobe. Elle piétine notre héritage spirituel et moral, celui de notre civilisation fondée sur la vie comme don sacré, et non comme objet de gestion économique.
Les enjeux du débat
L'enjeu majeur du débat actuel réside dans la question de savoir si la société française est prête à accepter une législation qui ouvre la voie à l’euthanasie, sous couvert de "droit à mourir dans la dignité". Les partisans de l'euthanasie, dont Olivier Falorni, plaident pour la liberté individuelle de choisir la fin de sa vie. En revanche, les défenseurs des soins palliatifs et de la dignité humaine, comme Claire Fourcade et François Braun, mettent en garde contre les dérives possibles, en soulignant que l’accompagnement des souffrances doit primer sur la suppression de la vie. Le professeur Theo Boer, ancien partisan de l’euthanasie aux Pays-Bas, en tire aujourd’hui une conclusion sans appel : même un cadre dit "strict" ne protège pas d’une dérive culturelle profonde. En 2024, le nombre d’euthanasies a encore augmenté de 10 %, atteignant un record de 5,8 % des décès. La pratique s’élargit : euthanasies pour troubles psychiatriques (+59 %), euthanasies de couples (+64 %), euthanasies en l’absence de maladie terminale mais en situation de « souffrance existentielle ».
🔹 Ce qui commence comme un "droit" peut devenir une pression implicite.
🔹 Ce qui se veut compassion devient automatisme.
🔹 Ce qui se présentait comme une avancée devient un abandon : celui des malades, des personnes âgées, des personnes seules.
L’importance de la mobilisation
Les associations familiales et les professionnels de santé appellent à la vigilance et à la mobilisation des citoyens. Il est crucial d'interpeller les élus locaux sur la nécessité de privilégier les soins palliatifs et de garantir un accompagnement digne de toutes les personnes en fin de vie. La question de la fin de vie, en plus de son aspect éthique, soulève aussi des préoccupations sociales, notamment vis-à-vis des personnes fragiles et vulnérables.
Le débat sur la fin de vie est loin d’être tranché, et il est essentiel que chaque citoyen, chaque famille, prenne part à cette discussion. Nous vous invitons à rester informés, à discuter avec vos élus, votre entourage, vos voisins, et à défendre une société qui soutient la vie et la dignité des malades. Nous ne devons pas laisser la question de la fin de vie être réduite à une législation qui pourrait, à terme, compromettre l’accompagnement humain de ceux qui souffrent.
Ne nous résignons pas. Refusons la société du vide. Restons debout pour la Vie.
Avec foi, détermination et confiance,
Philippe DESPRÉS
Président des AFC de Vienne et Environs
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